France compétences publie la 7e note d’étude du cycle « Analyser pour Réguler » qui examine les motifs pour lesquels l’ambition d’une plus grande individualisation des parcours de formation peine à se déployer à grande échelle. Cette note montre que les freins, qui se combinent différemment selon les cas, se situent au carrefour de trois dimensions : les caractéristiques de la formation et de la certification à laquelle elle se rattache ; la capacité à faire de l’organisme de formation concerné ; les propriétés de la pratique d’achat et de financement mise en œuvre.
LE CADRE CONTRAIGNANT IMPOSÉ PAR CERTAINS CERTIFICATEURS
Le cadre imposé par le certificateur peut exercer une fonction limitative, d’une part, quand les référentiels de certification (et/ou d’habilitation) délivrent des prescriptions précises sur le registre pédagogique et réduisent d’autant la capacité d’initiative des OF ; d’autre part lorsqu’un découpage incomplet ou inexistant en blocs de compétences entrave la modularisation.
UNE CAPACITÉ À FAIRE LIMITÉE DES ORGANISMES DE FORMATION
Individualiser des parcours de formation exige de déployer une expertise en ingénierie – dont les organismes de formation ne sont pas toujours dotés – ainsi qu’un déplacement de la professionnalité des formateurs. Autant de pas de côté qui requièrent de la part des OF de renouveler leurs équipements, leurs compétences et leurs modes d’organisation internes.
DES PRATIQUES D’ACHAT COLLECTIF PEU INCITATIVES
L’achat collectif se réalise à titre principal dans le cadre du marché public qui incite peu à l’individualisation :
- l’unité d’œuvre majoritaire reste l’heure stagiaire ;
- la procédure des appels d’offres embarque le risque d’une sélection des organismes fondée sur le prix davantage que sur la qualité des approches formatives ;
- les marges de manœuvre pour ajuster la formation en fonction des besoins qui se transforment ou se révèlent au fil de l’action sont rarement activées.
Ces éléments soulèvent des interrogations : faut-il faire évoluer le cadre d’achat du marché public pour le rendre plus en phase à l’égard de l’individualisation ou est-ce que certains projets – qui réclament des démarches expérimentales de co-construction, une grande flexibilité organisationnelle, et dont les coûts variables sont imprévisibles – supposent de s’inscrire dans des formats d’achat alternatifs ?