Certification professionnelle

Objectifs et contexte de la certification :

La spécialité « Agroalimentaire et Génie industriel » de l’ENSCBP a pour objectif de former et de certifier des ingénieurs de haut niveau scientifique, technique et managérial, capables de mener à bien des projets de fabrication de produits alimentaires en réponse à un cahier des charges (depuis la formulation jusqu’à la gestion de la production à l’échelle industrielle) et d’assurer le management de la Qualité, l’Hygiène, la Sécurité et l’Environnement dans une entreprise agroalimentaire, dans le respect du développement durable et de la responsabilité sociétale. 

L’agroalimentaire est un secteur industriel clé de l’économie française avec 427 594 emplois directs (source ANIA, 2018) et près de 2,4 millions d'emplois indirects. De plus, son potentiel d'embauche reste très important puisque, selon les professionnels, plus de 20 000 emplois seraient non pourvus.  La spécialité « Agroalimentaire et Génie industriel » de l’ENSCBP a été créée pour répondre à un besoin exprimé des entreprises agro-alimentaires françaises qui rencontrent des difficultés pour recruter des ingénieurs de production. En effet, elles sont à la recherche de cadres qui d’un côté, connaissent les enjeux du secteur de l’agroalimentaire et les procédés de transformation et de transport et d’un autre côté, qui maitrisent les outils du génie industriel nécessaires à l’optimisation des systèmes de production afin d’atteindre une meilleure performance industrielle. Cette formation permet d’acquérir les compétences nécessaires aux futurs ingénieurs aussi bien en gestion de production, en gestion de projet et en management. De plus, les entreprises ont le devoir de gérer et maîtriser le risque alimentaire, garantissant au consommateur la sécurité sanitaire des aliments, protégeant ainsi leur santé. Depuis les années 2000, le périmètre de la responsabilité des filières a été élargi an ajoutant des critères environnementaux (développement durable), sociaux et de gouvernance (Responsabilité Sociétale des Entreprises). 

Activités visées :

L’ingénieur de la spécialité « Agroalimentaire et Génie industriel » de l'ENSCBP apporte des solutions à des problèmes techniques concrets et généralement complexes, liés à l’industrialisation et/ou à la qualité de produits alimentaires. Il développe les procédés permettant de concevoir et d’optimiser la production d’un produit alimentaire dans le respect d’une démarche Développement Durable et Responsabilité Sociétale (DDRS). Il intègre et gère les dimensions financières, juridiques et commerciales de son métier d’ingénieur spécialisé dans la gestion de projet en production et en Qualité-Hygiène-Sécurité-Environnement (QHSE). Il est entrepreneur ou intrapreneur, porteur d’innovation et de progrès. 

-Gestion des activités liées à la fabrication d’un produit à l’échelle industrielle : 

il conçoit et gère la ligne de production, et l’organise de la manière la plus efficace, en veillant notamment à respecter la règlementation et les contraintes de coûts, de qualité, de délais et les valeurs de l’entreprise. Il assure la gestion de l’atelier, il coordonne et supervise une ou plusieurs lignes de production. Il encadre une ou des équipes. Il suit le bon déroulement de la fabrication (approvisionnement des matières premières, contrôle et respect des délais, logistique des produits finis), identifie les leviers de productivité sur les pertes de matières et veille au respect de la qualité des produits. Selon la taille de l'entreprise et son organisation, l’ingénieur de production est chargé de l’ensemble des produits, d’une gamme ou d’une étape du cycle de fabrication. Il peut recourir à l’innovation et aux techniques de progrès afin d’organiser un nouvel atelier ou d’améliorer la productivité.

-Gestion de projets industriels : 

il assure avec les outils appropriés la gestion de projet afin d’optimiser toutes ses missions en entreprise. Il fixe des objectifs ambitieux mais atteignables pour l’équipe projet avec des contraintes de temps et de coûts. Ces projets peuvent être de nature très diverse : du changement d’un équipement à la réorganisation des lignes de production en passant par le déménagement d’une usine ou la mise en place/le changement d’un ERP. Il peut ainsi suivre les bons indicateurs pour améliorer la productivité de l’entreprise. Afin de mener à bien ses projets, il interagit avec les différents services de l’entreprise (qualité, maintenance, recherche et développement, ressources humaines…).

- Management de la Qualité, l’Hygiène, la Sécurité et l’Environnement : 

selon la taille et l'organisation de l'entreprise, l’ingénieur interagit avec sa direction pour concevoir, mettre en œuvre et animer la politique QHSE. Il met en place ou vérifie l’application du programme d’amélioration de la qualité (process/produit) avec le management opérationnel dans les entités dont il a la charge (méthodes d'analyse des risques HACCP, indicateurs…) dans le périmètre des certifications de l’entreprise (ISO, IFS, BRC …). Dans ce cadre, il contrôle les indicateurs de conformité des produits, analyse les écarts entre les prévisions et les résultats constatés et tire des éventuelles conclusions sur des investissements possibles ou améliorations humaines et techniques nécessaires. Il organise les actions de sensibilisation au problème de qualité, de la prévention des risques en lien avec le système de management en Santé et Sécurité au Travail et de l’environnement. Il organise des audits internes et les audits fournisseurs. Il assure la veille règlementaire et technologique dans le domaine de l'agroalimentaire. Il travaille en équipe avec des responsables en interne (responsables de production et des services marketing et commercial (satisfaction de la clientèle)) et établit des relations en externe avec des groupes de travail d'ingénieurs qualité, les services vétérinaires, les services de répression des fraudes...

-Management des hommes : 

il communique avec les membres de son équipe, les interlocuteurs des autres services de son entreprise et des clients et des fournisseurs. Il sait informer efficacement, motiver son équipe et gérer les conflits éventuels. De plus, afin d’améliorer le bien-être de ses collaborateurs, il favorise le développement et/ou la reconnaissance des compétences du personnel sous sa responsabilité.

Compétences attestées :

L’ingénieur « Agroalimentaire et Génie industriel » s’appuie sur des connaissances scientifiques et techniques solides qui lui permettent de concevoir et optimiser les lignes de production dans l’agroalimentaire en innovant et en interagissant avec les différents services de l’entreprise pour intégrer les dimensions financières, juridiques et commerciales de ses projets. De plus, il intègre les dimensions Qualité, Hygiène Sécurité Environnement, Développement Durable et Responsabilité Sociétale des Entreprises dans sa prise de décision.    

Grâce à son expérience et à ses connaissances scientifiques et techniques, il adapte son discours en fonction de ses interlocuteurs parfois en développant les détails du projet, parfois en synthétisant les informations pertinentes, ce qui lui permet de résoudre les aléas quotidiens de la production de façon pragmatique ou créative mais aussi de piloter et d’animer une équipe de production ou un groupe projet dans un environnement professionnel en France ou à l’international. Il anticipe, suscite l’adhésion et accompagne les changements.   

Sa certification lui permet aussi de développer et promouvoir les pratiques éthiques, durables et socialement responsables.  

A ce titre, l’ingénieur possède un ensemble de compétences spécifiques liées à sa spécialité et reposant sur une solide culture scientifique :   

- Choisir, développer, mettre en œuvre un procédé (laboratoire, pilote, production) d'un produit alimentaire

- Piloter un outil de production dan l'agroalimentaire (découpe, fabrication, mélange, cuisson, emballage, surgélation, stockage,...)

- Mettre en place une démarche d’amélioration continue pour optimiser la performance industrielle  d'un outil de production agroalimentaire

- Intégrer les dimensions Qualité-Hygiène-Sécurité-Environnement, en promouvant des pratiques éthiques, durables, et socialement responsables

Au-delà de ses compétences scientifiques et techniques spécifiques, l’ingénieur doit être capable d’appréhender et de gérer des situations complexes au sein d’un système socio-économique grâce à des compétences génériques :   

- Concevoir et mener un projet d’entreprise de façon créative (produits, procédés, organisation...) 

- Avoir une approche globale, systémique, appréhender la complexité, raisonner dans un contexte de rationalité limitée 

- Intégrer les dimensions financières, juridiques et commerciales dans sa pratique de l’ingénierie.   

L’ensemble de ses compétences s’appuie sur des compétences relationnelles, managériales et cognitives liées au savoir-faire et au savoir-être de l’ingénieur :   

- Communiquer et travailler en équipe. S’intégrer dans un environnement professionnel en France ou à l’international 

- Anticiper, décider en situation d’incertitude. Être orienté « résultats » et « délais » 

- Être force de proposition. Promouvoir un projet, susciter l’adhésion. Accompagner le changement 

- Évaluer ses propres compétences et piloter sa trajectoire professionnelle 

- Piloter et animer une unité de travail, une équipe ou un groupe projet 

- Rechercher, trouver, analyser et synthétiser les informations 

- Exercer ses capacités d’observation, de schématisation et son esprit critique 

- Mobiliser/ transférer ses connaissances scientifiques

Modalités d'évaluation :

Les aptitudes, connaissances et compétences de l’apprenant peuvent être appréciées par plusieurs modes d’évaluation : des contrôles continus, des examens terminaux, des mises en situation, des évaluations de projets, des évaluations de dossiers, des rapports et des soutenances... qui sont parfois combinés.  

L’acquisition des compétences en entreprise est évaluée au travers de rapports et/ou soutenances de projets industriels ainsi que d’une évaluation de compétences semestrielle par un professionnel qualifié. 

Pour les apprentis en situation de handicap (tel que défini à l'article L114 du code d'action sociale et des familles), des aménagements d'épreuve peuvent être proposés, après examen de la requête par un médecin agréé (MDPH33).